« Il faut adapter le
planning pour vendredi prochain.
-
Ha bon
pourquoi ? s’étonne Thomas
-
C’est férié.
C’est la fête du mouton.
-
Hein ?!
-
Fête musulmane,
la date change chaque année. »
Regard complice entre Jeanne
et Thomas « Yes ! Un WE de trois jours ! »
Bon, vous nous connaissez,
notre première destination s’est décidée très vite : direction les
montagnes pour une bonne rando !
Jeudi 17h, on y va ? « Allo
Robert ? C’est pour une moto, jusqu’à Pouma. J’arrive. » 15 min plus
tard, une longue descente de 200m avec vue plongeante sur la région, 5 km d’axe lourd avec les
camions qui nous doublent à 120
km/h et nous voici à Pouma. Oui oui, parce que nous en
fait, on habite à Nkond Jock alias St André alias "La Colline". On saute
dans un minibus et hop Douala, nous voici ! Enfin 3h plus tard…
Dans le quartier de
"Rond Point" – à Douala, il y a des centaines de rond points, mais
celui qui se nomme "Rond Point" tout court, il est unique – on
retrouve Louis, Raphaël et Eric pour le combo poisson braisé/frites de
plantain/bière. « La
Mutzig svp, celle qui gagne ! ». Les capsules de
Mutzig cachent parfois une bouteille gagnante, alors on consomme on consomme…
Grasse matinée camerounaise
samedi matin, avec un réveil à 8h et un départ pour la gare routière.
Bonnapriso… Des dizaines de minibus (pas tous si minis) qui attendent le
clients dans des marres de boue. On essaye de viser un bus plus ou moins déjà
rempli mais il faudra encore 2h d’attente pour qu’il se remplisse à l’africaine,
c'est-à-dire avec cinq personnes sur des banquettes où on n’oserait à peine
asseoir trois personnes chez nous. Coller serré aux fesses de ma voisine, elle
me questionne :
« Vous allez où ?
-
Aux chutes
d’Ekom Nkam ma mère (ici toute femme plus âgée que toi, c’est ta mère)
-
Haa, mais ma
fille (par conséquent, je suis sa fille !), mais vous allez faire le
tourisme !
-
Oui, ma mère,
exactement !
-
Mais attend, moi
je danse et je chante et ça fait le tourisme, tu me donnes
l’argent ! »
-Rire- Pendant que notre
autre voisin achète les arachides et décortique décortique décortique…
Les chutes, on les observe
d’en haut…
Mais aussi d’en bas, et il y
a tellement de vapeur d’eau qu’on en ressort complètement trempés !
C’est pas tout ça, mais nous
on est venu pour grimper aux lacs jumeaux au pied du fameux mont Manengouba, à 2600 m d’altitude. Départ
7h30 le samedi matin pour une rando bien ficelée et bien encadrée…
Effectivement, au mois de juillet et août dernier, il y a eu des agressions pas
sympas du tout au sein de l’hôtel de la Vila Luciole où nous dormons et sur le
chemin de rando. Etant bien encadré depuis, on a fait le choix d’y aller quand
même. Depuis de nouvelles agressions ont eu lieu, alors disons qu’on a été
chanceux….
C’est donc avec 2 guides et
3 gardes armés que nous entamons la montée des 1000 mètres de
dénivelés qui nous séparent du cratère.
En chemin, on rencontre nos
premiers éleveurs peuls. Musulmans venus directement du Nord, ils vivent dans
les montagnes où ils élèvent zébus et chevaux sauvages. La propreté de leur
village contraste vraiment avec la saleté qu’on trouve chez nous. Leurs
habitations sont superbement organisées, avec de petits jardins, parfaitement
défrichés, parfaitement nettoyés. Il faudrait qu’on s’en inspire pour Pouma.
Et puis après déjà 2 ou 3 h
de marche - je ne sais plus trop, en Afrique, ce n’est pas le temps qui
compte ;-), on aperçoit le fameux Manengouba, qu’on ne grimpera pas car
l’intérêt de la randonnée c’est surtout le cratère et les lacs.
Forcément, il fallait qu’on
plonge dedans !
Pour conclure, une randonnée
de plus de 8 ou 9h avec les pauses, une bonne grimpette qui relance les
courbatures dans les mollets, une escapade qui nous a fait découvrir un tout
petit bout de ce que peut être ce pays… ça promet !